Dans le vaste Corridor Marojejy-Anjanaharibe Sud-Tsaratanana (COMATSA), un combat crucial se joue pour la préservation des forêts. L’Union des Gestionnaires Communautaires de Betaolana (UGCB), qui regroupe 11 organisations communautaires de la cuvette d’Andapa, mène une bataille acharnée contre l’exploitation illégale du bois précieux. Une pratique destructrice qui met en péril la biodiversité exceptionnelle de la région et compromet la gestion durable des ressources naturelles confiée aux communautés locales.
Les VOI (Vondron’Olona Ifotony), bénéficiaires du transfert de gestion, ont pour mission de surveiller les forêts, respecter le plan d’aménagement, encadrer les droits d’usage et restaurer les écosystèmes dégradés. Face à la recrudescence de l’exploitation illégale, les forces vives de l’UGCB, soutenues par Tafo Mihaavo SAVA, ont récemment organisé une vaste opération mixte de surveillance de leurs zones.
Une opération de surveillance aux résultats concrets
Pendant une semaine, les patrouilleurs communautaires de l’organisation Ambodivoara ont détecté des transports illégaux de bois en direction du chef-lieu de la commune d’Ambodiangezoka. Or, selon le cahier des charges signé avec la Direction Régionale de l’Environnement et les autorités locales, la circulation du bois en dehors des zones transférées est strictement interdite. Les ressources forestières doivent être utilisées uniquement pour les besoins communautaires, dans le respect des droits d’usage établis.
Malgré les menaces croissantes émanant de trafiquants et de politiciens aux promesses douteuses, l’opération conjointe a permis la saisie de 57 bois précieux illégalement exploités. Ces ressources, placées sous la garde des communautés, serviront à des projets collectifs, notamment la construction d’infrastructures locales. Cette approche vise à garantir que les ressources naturelles profitent directement aux habitants tout en dissuadant les activités illégales.
Le rôle des motards en road trip dans cette lutte
Les motards parcourant cette région exceptionnelle de Madagascar ont un rôle à jouer dans ce combat environnemental. En privilégiant des hébergements et des services locaux respectueux de l’environnement, ils soutiennent économiquement les communautés qui protègent ces forêts. Ils peuvent aussi sensibiliser d’autres voyageurs aux enjeux de conservation et signaler toute activité suspecte aux organisations locales.
De plus, certains circuits en moto peuvent inclure des visites éducatives auprès des VOI, permettant aux voyageurs de mieux comprendre les efforts déployés sur le terrain. En s’engageant aux côtés des communautés locales, les motards ne se contentent pas de traverser un paysage majestueux ; ils contribuent activement à sa préservation.
Un engagement vital pour l’avenir
L’exploitation illégale ne concerne pas seulement le bois précieux. Depuis plusieurs années, l’extraction clandestine de pierres précieuses constitue une autre menace pour le COMATSA. Face à ces défis, la vigilance et la mobilisation des communautés restent essentielles. Grâce à ces actions concertées, les organisations communautaires et leurs partenaires réaffirment leur engagement à protéger les forêts malgaches, vitales pour la biodiversité et le bien-être des générations futures.
Les motards passionnés d’aventure et de nature ont ainsi une opportunité unique : allier exploration et engagement en soutenant ceux qui, au quotidien, luttent pour la préservation de ces trésors naturels. Car un voyage devient inoubliable lorsqu’il contribue à la protection d’un patrimoine
Écrit par : T. Berado