Le 22 mai marque la Journée internationale de la biodiversité, un rendez-vous essentiel pour rappeler l’urgence d’agir face au déclin du vivant. Cette année, alors que se profile la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC3), coorganisée par la France et le Costa Rica du 9 au 13 juin 2025, la nécessité de préserver les écosystèmes marins et terrestres n’a jamais été aussi pressante. Parmi les priorités globales : restaurer 20 % des écosystèmes dégradés et réduire de 50 % l’introduction d’espèces exotiques envahissantes d’ici 2050.
Parmi les nations les plus emblématiques de la richesse biologique, Madagascar occupe une place unique. Cette île-continent, isolée depuis environ 88 millions d’années, abrite une biodiversité exceptionnelle : plus de 90 % de sa faune et de sa flore sont endémiques, c’est-à-dire qu’on ne les trouve nulle part ailleurs sur Terre. Sur les quelque 14 000 espèces végétales recensées à Madagascar, environ 83 % sont endémiques. Côté faune, l’île compte plus de 110 espèces de lémuriens, un ordre de primates propre à Madagascar, dont plusieurs sont aujourd’hui gravement menacées.
Les récifs coralliens malgaches représentent également une richesse écologique précieuse, notamment le récif de Toliara, l’un des plus vastes de l’océan Indien. Or, ces milieux sont mis en péril par la pollution, la surpêche, et l’élévation de la température des eaux, dans un contexte mondial où plus de 66 % des récifs coralliens sont déjà endommagés.
Face à ces menaces, Madagascar a mis en place différents types de zones protégées pour conserver ses écosystèmes uniques. On distingue :
Les Aires Protégées du Réseau National (SAPM), qui incluent des parcs nationaux comme Andasibe-Mantadia, Ranomafana ou l’Isalo.
Les Nouvelles Aires Protégées (NAP), gérées souvent avec la participation des communautés locales.
Les Aires Marines Protégées (AMP), essentielles à la sauvegarde des récifs coralliens et des espèces marines comme les dugongs ou les tortues vertes.
Les Réserves Spéciales et Réserves Naturelles Intégrales, comme la réserve de Lokobe ou celle de Betampona, où les interventions humaines sont strictement limitées.
Ces efforts nationaux sont soutenus par des engagements internationaux, et des évènements majeurs comme l’UNOC3 visent à renforcer la coopération mondiale en faveur de la protection des océans et de la biodiversité marine.
Alors que la biodiversité mondiale décline à un rythme sans précédent, Madagascar rappelle à quel point la nature peut être à la fois fragile et irremplaçable. Préserver cette richesse exceptionnelle, c’est préserver l’héritage de l’humanité. À travers la mobilisation de tous — États, scientifiques, communautés locales, citoyens — nous avons encore le pouvoir de restaurer l’équilibre du vivant et de bâtir un avenir durable, en harmonie avec la nature.
Écrit par : T. Berado