Background événement
pour les

Just Ride Actualité / Baisse du carburant à la pompe, mais les motards restent sur le qui-vive face aux ruptures de stock

Just Ride Actualité / Baisse du carburant à la pompe, mais les motards restent sur le qui-vive face aux ruptures de stock

— Une grève des transporteurs en toile de fond —


Bonne nouvelle sur le papier, ambiance morose sur le terrain. Depuis le 1er juillet, les motards et autres usagers de la route ont vu une baisse des prix à la pompe : -200 ariary sur le litre de gasoil et de super, -50 ariary sur le pétrole lampant. Concrètement, le gasoil passe à 4 900 ariary le litre, le supercarburant à 5 320 ariary, et le pétrole lampant à 3 380 ariary.

Un soulagement bienvenu pour les budgets serrés, notamment pour les motards qui dépendent quotidiennement de leur monture pour travailler, se déplacer ou voyager à moindre coût. Mais cette baisse des prix s’est accompagnée d’une autre réalité beaucoup moins réjouissante : celle des longues files d’attente et de stations à sec.


Psychose de la panne sèche

À Antananarivo, la scène est devenue familière : files de véhicules, jerricans en main, visages tendus. À Ambodifilao, une station s’est retrouvée à sec dès le début d’après-midi. Un pompiste explique :

« Normalement, nous avons un système d’anticipation. Mais ces derniers temps, les livraisons ont trois jours de retard. »

À l’inverse, certaines stations comme celle de Shell à Behoririka ont pu maintenir leur stock, mais rien ne dit que cela durera.


Pour les motards, vigilance et débrouillardise

Pour les motards, cette situation complique sérieusement les choses. Impossible de prendre la route sereinement quand l’incertitude plane sur les stations. Certains commencent à stocker de petites quantités de carburant chez eux — une solution risquée, mais compréhensible. Pour ceux qui sillonnent les routes en dehors de la capitale, comme sur la RN2 ou en direction des Hautes Terres, l’approvisionnement devient un vrai casse-tête.

Un motard habitué aux road trips résume :

« Ce n’est pas la baisse du prix qui m’inquiète, c’est de ne pas savoir si je pourrai faire le plein demain matin avant de partir. »


Une grève à l’origine des perturbations

Officiellement, il ne s’agit pas d’une pénurie de carburant à proprement parler. L’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH) évoque une perturbation du transport depuis le port de Toamasina jusqu’à Antananarivo. Selon plusieurs sources proches du dossier, une grève des transporteurs serait en cause.

Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste, s’est voulu rassurant lors d’une récente déclaration télévisée. Il a indiqué que des dispositions étaient en cours pour rétablir la situation.


Attendre et s’adapter

En attendant un retour à la normale, les motards feraient bien de garder un œil sur leur jauge et de ne jamais laisser leur réservoir descendre trop bas. Dans ce climat incertain, chaque litre compte.

Si la baisse des prix est appréciable, elle ne suffit pas à apaiser l’angoisse d’une panne en pleine route ou d’une station fermée à l’arrivée. Comme souvent à Madagascar, c’est la débrouille et la solidarité entre usagers qui permettront de traverser cette phase tendue.

Motards, restons prudents, organisés… et prêts à adapter notre itinéraire.

Photo: Facebook

Écrit par : T. Berado

Loading...