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Just Ride Actualité / Alerte au paludisme à Ikongo : 118 morts et une flambée inquiétante dans le Sud de Madagascar

Just Ride Actualité / Alerte au paludisme à Ikongo : 118 morts et une flambée inquiétante dans le Sud de Madagascar

SANTÉ PUBLIQUE – Le district d’Ikongo, situé dans la région du Fitovinany au sud-est de Madagascar, est en proie à une flambée alarmante de paludisme. Selon les premiers chiffres officiels publiés par le ministère de la Santé publique, 118 décès dus au paludisme ont été enregistrés ces derniers mois dans cette localité. Ce chiffre représente à lui seul 10 % des causes de mortalité dans le district, selon le Dr Manuela Christophere Vololoniaina, directrice de la surveillance épidémiologique.

Une flambée confirmée par les chiffres

La chaîne de télévision publique a diffusé vendredi un bilan chiffré de la situation, révélant que cinq communes d’Ikongo sont particulièrement touchées, avec un pic inquiétant dans la commune d’Ambatofotsy, qui recense à elle seule 35 décès depuis le début de l’année 2025.

Pour la semaine du 4 au 10 juillet, 1 122 cas de paludisme ont été confirmés dans les cinq communes les plus affectées. Ces chiffres officiels restent néanmoins muets sur le nombre total de tests réalisés, ce qui limite la mesure exacte de la propagation.

En revanche, les données partagées par l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF), active dans la zone depuis la mi-mai, apportent un éclairage plus précis. En 35 jours, MSF a diagnostiqué 3 567 cas positifs sur 4 361 personnes testées, soit un taux de positivité effarant de 81,79 %. Pour les professionnels de santé, ce chiffre est la preuve irréfutable d'une flambée épidémique majeure.

Des freins à la prise en charge médicale

Selon le ministère, plusieurs facteurs expliqueraient cette situation dramatique. D’une part, le refus de soins, notamment lié à la méfiance envers le médicament antipaludique Artefan, objet de rumeurs infondées selon lesquelles il contiendrait du poison. D’autre part, de nombreux patients privilégieraient les remèdes traditionnels, comme les tisanes appelées "tambavy", au détriment des traitements validés médicalement.

"Ce n’est pas que le ministère n’a rien fait", a tenu à préciser le Pr Zely Randriamanantany, ministre de la Santé publique, lors de sa visite sur le terrain le 24 juin dernier. "Nous avons dû mener des enquêtes pour comprendre la réalité sur place."

Une réponse d’urgence déployée

Face à cette recrudescence, les autorités ont renforcé leur présence dans la zone. Deux délégations gouvernementales, dirigées par le ministre lui-même, se sont successivement rendues à Ikongo les 27 juin et 11 juillet. Des centres de coordination ont été mis en place sous l’égide du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), appuyés par le Centre d’opération d’urgence de la santé publique (COUSP) de la région.

En parallèle, des actions contre la malnutrition – facteur aggravant des complications liées au paludisme – sont également en cours, afin de réduire la vulnérabilité des populations.


⚠️ Avis aux voyageurs et motards aventuriers

Le district d’Ikongo étant une zone potentiellement traversée par des amateurs de road trips ou d’expéditions à moto dans le Sud de Madagascar, la plus grande vigilance est recommandée. L’usage de moustiquaires imprégnées, la prise de traitement préventif (chimio-prophylaxie), et la prudence en cas de symptômes (fièvre, frissons, maux de tête) sont essentiels.


Le paludisme reste une urgence sanitaire majeure à Madagascar. Cette crise à Ikongo est un rappel brutal de la fragilité du système de santé face aux épidémies dans les zones enclavées. La sensibilisation communautaire, la lutte contre les fausses croyances et l’accès équitable aux soins doivent redevenir des priorités nationales.

Crédit photo : Facebook

Écrit par : T. Berado

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