Andasibe, 26 août 2025 – Après plus de dix ans d’interruption, Madagascar National Parks (MNP) relance enfin la redistribution d’une partie des recettes générées par les entrées dans les parcs nationaux. Une décision accueillie avec soulagement par les communautés riveraines, directement concernées par la gestion et la préservation de ces espaces naturels.
La cérémonie officielle s’est tenue au parc national Analamazaotra Mantadia, à Andasibe, en présence du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Max Andonirina Fontaine. Les représentants des 28 comités d’orientation et de soutien des aires protégées (Cosap) y ont reçu leur part des fonds collectés en 2024, soit près d’un milliard d’ariary au total.
Cette somme, issue des droits d’entrée payés par les visiteurs, sera investie dans des projets concrets destinés aux populations locales. Les choix d’utilisation se feront en concertation entre les Cosap, les communes et les autorités locales afin de cibler des besoins prioritaires : infrastructures sociales, accès à l’eau, appui aux écoles, ou encore initiatives génératrices de revenus.
Pour les communautés qui vivent au quotidien autour des parcs, cette redistribution représente bien plus qu’un soutien financier. Elle illustre un principe fondamental : la conservation de la biodiversité doit aller de pair avec l’amélioration des conditions de vie des riverains.
“La protection de l’environnement est indissociable du développement des populations locales”, a rappelé le ministre Fontaine, insistant sur l’importance d’impliquer les riverains dans la préservation des aires protégées. Plus les visiteurs seront nombreux à découvrir les parcs nationaux, plus les recettes seront élevées et plus les communautés bénéficieront de retombées positives.
Cette perspective redonne espoir aux habitants, longtemps privés de cette source de financement à cause des difficultés du secteur touristique. La reprise du mécanisme intervient dans un contexte où MNP a également revu à la hausse les prix d’entrée et certaines prestations. Si cette décision suscite parfois des débats, elle pourrait, à terme, se traduire par des ressources plus conséquentes pour les communes.
Pour les riverains d’Andasibe comme ailleurs, le message est clair : la nature préservée n’est pas seulement un patrimoine écologique, c’est aussi un moteur de développement local. Routes améliorées, écoles réhabilitées, projets d’adduction d’eau ou encore micro-entreprises communautaires sont autant de réalisations qui peuvent désormais être financées grâce aux recettes des parcs.
En reliant directement les bénéfices économiques aux efforts de conservation, cette redistribution redonne du sens et de la légitimité à la protection des aires protégées. Elle ouvre surtout la voie à une nouvelle ère de collaboration où les populations locales deviennent de véritables partenaires de la préservation de la biodiversité.
Crédit photos : MNP
Écrit par : T. Berado
