Découverte d’un animal endémique : la mangouste à queue annelée, rusée habitante des forêts malgaches
Parmi les joyaux de la faune malgache, la mangouste à queue annelée (Galidia elegans), connue localement sous le nom de Vontsira, occupe une place particulière. Ce petit carnivore, à la fois discret et curieux, fait partie des nombreuses espèces endémiques qui font la richesse naturelle de Madagascar.
Mesurant environ 38 cm pour un poids variant entre 700 et 900 g, la mangouste à queue annelée se distingue par sa longue queue rayée, pouvant atteindre 30 cm. Son pelage brun-roux, plus clair sur le ventre, et sa démarche vive lui confèrent une allure gracieuse.
Elle peuple aussi bien les forêts humides que les forêts sèches, depuis les plaines jusqu’à 2000 mètres d’altitude. Habile et opportuniste, elle se nourrit d’une grande variété de proies : petits mammifères, insectes, reptiles et même poissons. Cette diversité alimentaire explique son incroyable capacité d’adaptation à différents milieux.
Autrefois, les voyageurs qui empruntaient les routes nationales la nuit se souviennent de sa silhouette fuyante au bord de la chaussée. Le Vontsira faisait alors partie du décor nocturne, surgissant soudainement dans le faisceau des phares avant de disparaître dans les herbes. Sa raréfaction dans certaines régions aujourd’hui témoigne des pressions exercées sur son habitat naturel et de la diminution des zones forestières.
Dans l’imaginaire populaire, la mangouste à queue annelée occupe un rôle semblable à celui du renard dans les fables européennes. Rusée et malicieuse, elle symbolise l’intelligence et la débrouillardise. De nombreux contes malgaches racontent comment elle parvient à tromper l’homme pour s’introduire dans les enclos et voler un poulet. Ce mélange de respect et de méfiance illustre bien la fascination qu’exerce cet animal sur les populations rurales.
Capable de vivre jusqu’à vingt ans, le Vontsira est un maillon essentiel des écosystèmes forestiers. En régulant les populations de rongeurs et d’insectes, il contribue à l’équilibre naturel. Mais comme beaucoup d’espèces endémiques, il reste menacé par la déforestation, la chasse et la fragmentation des habitats.
Observer une mangouste à queue annelée dans la nature est aujourd’hui un privilège rare — un rappel vibrant de la richesse et de la fragilité de la biodiversité malgache. Préserver cet animal rusé, c’est préserver une part vivante de l’âme de Madagascar.
Crédit images : Chien Lee
Écrit par : T. Berado
