Sur la route, le danger ne vient pas toujours d’un virage serré ou d’un véhicule imprudent. Parfois, il vient de l’intérieur — du corps lui-même.
C’est ce qu’on appelle le sommeil blanc, ce court instant où le cerveau s’éteint sans prévenir, même si les yeux restent ouverts et les mains tiennent encore le guidon.
Pour les motards, souvent exposés à la chaleur, au vent, au bruit et aux longues distances, ce phénomène est redoutable. Il ne s’agit pas d’une simple somnolence : c’est une perte de conscience de quelques secondes. Le motard ne voit plus, n’entend plus, ne réagit plus. Et à 80 ou 100 km/h, il suffit d’un clin d’œil pour qu’un trajet devienne tragédie.
Le drame du pont Sofia en est une illustration. Récemment, un chauffeur de taxi-brousse reliant Mahajanga à Antsohihy a été victime d’un sommeil blanc. Le véhicule a quitté la route et s’est écrasé sur le pont, causant la mort de 10 passagers et faisant 9 blessés graves. Si un tel accident peut arriver à un chauffeur expérimenté, il peut frapper n’importe quel conducteur, même un motard habitué aux longues traversées.
Pour les aventuriers à moto, qui roulent souvent loin, parfois la nuit, avec un objectif précis à atteindre, il faut retenir une seule règle :
👉 Toujours bien se reposer avant de prendre le guidon.
Aucun café, aucune musique, aucun “coup de motivation” ne peut remplacer le sommeil.
La fatigue rattrape toujours — et le sommeil blanc frappe sans prévenir.
Sur les routes de Madagascar, où les trajets sont longs et les paysages fascinants, mieux vaut perdre une heure de sommeil que la vie entière.
crédit images : Facebook
Écrit par : T. Berado
