


Née à Madagascar à l’initiative du Groupe d’Étude et de Recherche sur les Primates de Madagascar (GERP), la Journée mondiale des lémuriens est aujourd’hui devenue un événement d’envergure nationale et internationale. Elle rassemble chaque année associations, écoles, institutions et amoureux de la nature autour d’un même objectif : rappeler l’urgence de préserver ces primates emblématiques et les forêts qui les abritent.

Madagascar, qui ne représente que 0,43 % des terres émergées de la planète, abrite pourtant 20 % des espèces de primates du monde, toutes endémiques. Une richesse exceptionnelle, mais gravement menacée : 95 % des lémuriens sont aujourd’hui en danger d’extinction, selon l’UICN.

Face à cette situation alarmante, le GERP — fondé en 1994 par des chercheurs de l’Université d’Antananarivo — a fait de la conservation et de la sensibilisation ses priorités. Ses actions vont de la recherche scientifique à la protection des habitats naturels, en passant par la translocation des lémuriens vivant dans des zones dégradées et la formation des communautés locales pour un développement durable.
Chaque édition du Festival des Lémuriens, organisé dans le cadre de cette journée, porte un message fort : la conservation ne peut réussir qu’en améliorant les conditions de vie des populations vivant à proximité des forêts. C’est pourquoi le GERP soutient des activités génératrices de revenus et encourage l’appropriation du « réflexe environnemental » chez les jeunes.

Les objectifs de cette célébration sont clairs :
Attirer l’attention du grand public sur la situation critique des lémuriens ;
Impliquer la jeunesse à travers des programmes éducatifs et des jeux environnementaux ;
Renforcer la coopération entre les autorités, les ONG et les communautés ;
Amplifier la portée internationale de l’événement grâce aux médias.
Cette journée est également l’occasion de rendre hommage aux véritables héros nationaux de la conservation qui consacrent leur vie à la protection du patrimoine naturel unique de Madagascar. Parmi eux, le Professeur Jonah Ratsimbazafy, président du GERP et figure emblématique de la primatologie, a une fois de plus été salué sur la scène internationale. Il compte parmi les six finalistes du Kiessling Prize for Species Conservation, célébré cette année à Washington D.C., aux côtés de chercheurs venus des États-Unis, d’Inde et de Belgique. Cette distinction, l’une des plus prestigieuses au monde dans le domaine de la conservation, vient reconnaître son engagement inébranlable en faveur des lémuriens et des communautés locales qui partagent leur habitat.

Autre fierté nationale : le Professeur Lily-Arison de René, biologiste et directeur de The Peregrine Fund à Madagascar, a été couronné du Indianapolis Prize 2025, souvent qualifié de « prix Nobel de la conservation ». Ce prix consacre une carrière exemplaire dédiée à la sauvegarde des rapaces endémiques et à la mise en place de programmes communautaires novateurs. Ensemble, ces deux scientifiques incarnent la détermination et le leadership malgaches dans la lutte mondiale pour la biodiversité, en parfaite harmonie avec la mission du GERP.

Sous la direction du Pr Jonah Ratsimbazafy, le GERP reste fidèle à son credo : « Partager nos connaissances et compétences afin de préserver la biodiversité pour les générations futures. »
Aujourd’hui, cette journée est plus qu’une commémoration — c’est un mouvement mondial qui relie Madagascar au reste du monde autour d’un même combat : sauver les lémuriens et, avec eux, l’âme même de la Grande Île.
Crédit images : GERP/ Facebook
Écrit par : T. Berado

