À l’approche de son centenaire, le Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza retrouve une place centrale dans les préoccupations nationales. Longtemps laissé à l’abandon, ce site emblématique d’Antananarivo fait aujourd’hui l’objet d’une mobilisation inédite, portée par plusieurs ministères, pour enrayer sa dégradation et relancer sa mission première : préserver la biodiversité unique de Madagascar.
Un comité interministériel vient d’être mis en place afin de définir un plan d’action cohérent. Les ministères en charge de la Recherche scientifique, de l’Environnement et du Tourisme ont effectué hier une mission de reconnaissance sur le terrain. Objectif : dresser un état des lieux précis des infrastructures, recenser les espèces présentes et déterminer les urgences à traiter.
Les premières observations confirment un besoin criant de restauration. Allées envahies par la végétation, enclos dégradés, bâtiments vétustes : le parc porte les marques visibles de longues années de manque d’entretien.
Les autorités envisagent plusieurs actions structurantes : réhabilitation des espaces naturels, remise aux normes des installations, amélioration du bien-être animal et modernisation de l’accueil du public. À terme, l’ambition est claire : redonner à Tsimbazaza son éclat d’antan et en faire un véritable centre d’éducation environnementale, accessible et attractif.
La restauration du parc ne se limite pas à un simple lifting. Elle vise à renforcer son rôle historique dans la recherche scientifique, la conservation des espèces endémiques et la sensibilisation des Malgaches à la richesse de leur patrimoine naturel.
Jadis, Tsimbazaza était l’une des attractions phares d’Antananarivo. Pour de nombreuses familles, il représentait une fenêtre sur la diversité exceptionnelle de Madagascar : lémuriens, reptiles rares, plantes endémiques… Toute la magie de la nature malgache y était concentrée.
Mais au fil des années, le parc a sombré dans le délabrement. Faute de moyens, de stratégie et d’entretien, il est devenu le symbole d’un désengagement plus large envers la protection de l’environnement dans le pays. Sa situation actuelle reflète les défis plus vastes auxquels Madagascar est confronté en matière de conservation : pression humaine, manque de financements, et priorités gouvernementales fluctuantes.
L’initiative gouvernementale, si elle est menée avec rigueur et transparence, pourrait marquer un tournant. Un Tsimbazaza restauré, modernisé et valorisé serait non seulement un atout pour l’éducation et le tourisme, mais aussi un puissant message : celui que Madagascar est prêt à défendre son patrimoine naturel, au moment même où il est le plus menacé.
À l’aube de son centenaire, le parc se trouve à la croisée des chemins. Délaissé pendant trop longtemps, il pourrait devenir le symbole d’un renouveau environnemental. Une nouvelle page peut s’écrire — à condition que l’engagement d’aujourd’hui se transforme en actions concrètes et durables.
Photo : Facebook
Écrit par : T. Berado
