


L’Oplurus cuvieri, appelé localement Androngo vato, est un lézard iguanidé emblématique de Madagascar. Souvent confondu avec un petit iguane, il se distingue par sa queue robuste et épineuse, son collier marqué et sa grande capacité d’adaptation aux milieux secs et rocheux.
Cet animal diurne, à la fois terrestre et arboricole, peut atteindre 35 à 40 cm, queue comprise. Son corps est puissant, doté de membres solides et de griffes adaptées à l’escalade des rochers et des troncs.
L’Oplure de Cuvier possède une particularité remarquable :
👉 il change de couleur selon la température
Teinte sombre lorsque la température est basse, afin d’absorber davantage de chaleur
Couleur plus claire sous un fort ensoleillement, pour éviter la surchauffe
Ce mécanisme de thermorégulation est essentiel à sa survie dans les zones arides et semi-arides.

On retrouve l’Oplurus cuvieri dans plusieurs régions de Madagascar, notamment :
les forêts sèches de l’Ouest
les zones rocheuses
les savanes boisées
parfois à proximité des habitations rurales, sur des murs en pierre ou des arbres isolés
L’espèce est endémique de Madagascar, tandis qu’une sous-espèce est endémique des Comores, ce qui en fait un reptile d’un grand intérêt biogéographique.

Très territorial, l’Oplure de Cuvier passe une grande partie de la journée à :
se chauffer au soleil sur des rochers ou des troncs
surveiller son territoire depuis un point élevé
En cas de danger, il peut :
fuir rapidement vers une fissure rocheuse
se plaquer contre la pierre, rendant toute capture difficile
Contrairement à certaines idées reçues, il est inoffensif pour l’homme et préfère toujours la fuite à l’affrontement.
L’Oplurus cuvieri est principalement insectivore, mais son alimentation peut varier :
insectes (criquets, coléoptères, fourmis)
araignées
parfois de petits végétaux ou fruits
Il joue ainsi un rôle écologique important dans la régulation des populations d’insectes.
La reproduction a généralement lieu pendant la saison chaude.
La femelle pond plusieurs œufs dans un sol meuble ou sablonneux, bien exposé à la chaleur. L’incubation dépend fortement de la température, influençant le développement des jeunes.

Bien que l’Oplurus cuvieri ne soit pas actuellement l’espèce la plus menacée, il fait face à plusieurs pressions :
destruction de l’habitat (déforestation, exploitation minière)
collecte illégale pour le commerce d’animaux exotiques
urbanisation croissante
Sa présence est un indicateur de la santé des écosystèmes secs malgaches, souvent négligés dans les politiques de conservation.
Moins connu que les lémuriens ou les caméléons, l’Oplure de Cuvier reste pourtant un reptile fascinant, parfaitement adapté aux conditions difficiles de Madagascar. Sa protection passe avant tout par la préservation de son habitat naturel et par une meilleure sensibilisation des populations locales.
Crédit images : Noré Benarson/ Skip Russel/ Freddy Johanssen/ Vil Sandi/
Écrit par : T. Berado

